Le 13 novembre 2024, un drame a secoué la région de Nyamasheke : un soldat des Forces de Défense du Rwanda (RDF), le Sergent Minani Gervais, âgé de 39 ans et membre de la 4ᵉ division militaire, aurait tué cinq civils dans un bar. Les faits se seraient déroulés dans la nuit, au secteur de Karambi, dans une zone communément appelée “Agasanteri k’Urubyiruko”.
Selon des sources fiables, le Sergent Minani aurait quitté son camp militaire sans son uniforme pour se rendre dans un bar où travaillait une femme du nom de Madiba. Après avoir consommé des bieres locaux sans payer, il aurait provoqué des troubles en agressant physiquement cette femme. Par la suite, il se serait déplacé vers un autre bar appartenant à un certain D’Amour, où il aurait de nouveau refusé de régler ses factures, entraînant une vive altercation avec les personnes présentes.
De retour à son camp, le Sergent Minani aurait pris une arme à feu et revêtu son uniforme militaire avant de retourner au bar. Là, il aurait ouvert le feu sur les clients, tuant cinq d’entre eux sur le coup.
Des habitants et témoins affirment que le Sergent Minani et d’autres soldats de RDF qui sont déployés dans cette zone sont connus pour son indiscipline, marquée par des abus d’alcool, le refus de payer leurs dettes et des menaces régulières. Certains rapports suggèrent que cet acte de violence aurait été orchestré sous des ordres émanant du Front Patriotique Rwandais (FPR). Il aurait visé les habitants accusés d’avoir célébré la libération de Paul Rusesabagina, une figure critique envers le président Kagame.
Profondément choqués, les habitants de Nyamasheke dénoncent la conduite abusive de certains membres de la RDF. Ils accusent ces soldats de consommer des produits ou services sans payer et d’intimider physiquement ceux qui tentent de résister. Ils réclament justice et demandent que les militaires respectent leur mission première : protéger les citoyens.
Selon des informations relayées par le site Intsinzi.net, l’arrestation du Sergent Minani aurait été simulée pour apaiser l’opinion publique. En réalité, il bénéficierait du soutien des hauts responsables militaires et politiques proches du régime de Kagame. Cette attaque serait perçue comme une vengeance dirigée contre les habitants proches de l’usine de thé de Gatare, perçus comme des dissidents pour avoir applaudi la libération de Paul Rusesabagina – un acte considéré comme une trahison par le président Kagame.
Ce n’est pas la première fois que des incidents similaires impliquent des membres de la RDF. En 2014, un soldat de la RDF, alors simple soldat (Private), avait abattu 11 personnes dans un bar de Byumba, causant la mort de cinq d’entre elles.
Auteur : IBAGABIRE SYLVERE