Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a annoncé que le nombre de cas de violences extrêmes contre les enfants dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) a triplé depuis janvier 2025.

Pendant cette période, les rapports indiquent que les violences sexuelles ont augmenté de plus de deux fois et demie, les enlèvements ont été multipliés par six, les meurtres et mutilations ont été multipliés par sept, et les attaques contre les écoles et les hôpitaux ont été multipliées par 12.

Jean François Basse, représentant des activités de l’UNICEF en RDC, a déclaré : “Nous appelons de toute urgence toutes les parties au conflit à mettre fin immédiatement à ces violations graves et effroyables des droits des enfants.” Il a ajouté : “Les conflits détruisent les familles, entraînent une insécurité extrême et perturbent les progrès réalisés au cours des dernières années. Les enfants, qui sont vulnérables, y compris ceux qui vivent dans les rues, nous disent qu’ils ont peur pour leur vie.”

Ces dernières semaines, dans l’est de la RDC, le groupe armé M23, soutenu par le gouvernement du Rwanda, a pris le contrôle de Goma et Bukavu, les capitales des provinces du Kivu Nord et Sud.

L’ONU indique que ces combats ont fait de nombreuses victimes et forcé des milliers de personnes à fuir, devenant des réfugiés, la majorité d’entre elles s’étant réfugiées au Burundi. C’est le plus grand nombre de réfugiés que le Burundi ait reçu depuis le début des années 2000, selon Brigitte Mukanga-Eno, représentante du HCR au Burundi, lors d’une conférence de presse à Bujumbura.

Madame Mukanga-Eno a précisé que le nombre de familles arrivant au Burundi avait atteint 6 000, soit environ 42 000 réfugiés. Elle a ajouté : « Ces chiffres sont provisoires, car ce qui est tragique, c’est que des milliers de personnes arrivent chaque jour. » Avant cette guerre, selon le HCR, le Burundi comptait environ 90 000 réfugiés, principalement congolais, issus des deux guerres du Congo (1996-1997 et 1998-2003). Le ministère de l’Intérieur du Burundi a annoncé qu’il fournirait des documents de réfugié à tous les Congolais arrivant depuis janvier.

Cette guerre dans l’est de la RDC a également entraîné la destruction des services essentiels. Des écoles ont été fermées, des enfants ont été séparés de leurs familles, d’autres ont été recrutés de force dans les armées, des violences sexuelles extrêmes ont eu lieu, la famine a été exacerbée, les soins de santé sont insuffisants, et bien d’autres souffrances ont été causées par le conflit.

Dans ce contexte, le gouvernement de Kinshasa accuse Kigali de chercher à contrôler l’exploitation et le commerce des minerais utilisés dans les batteries et les équipements électroniques.

Le Canada a fermement dénoncé l’occupation territoriale et l’action du M23 dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), y compris à Goma et Bukavu. Il a également dénoncé la présence des troupes rwandaises en RDC et leur soutien au M23, qualifiant cela de violation extrême de la souveraineté de la RDC et des accords des Nations Unies.

Les pays du Canada, d’Allemagne, du Royaume-Uni, de Belgique, des États-Unis, ainsi que le Conseil de sécurité de l’ONU, ont condamné cette guerre que le Rwanda mène en prétendant agir au nom du M23. Ces pays ont également imposé des sanctions au Rwanda, l’accusant de violer le droit international et de porter atteinte à la souveraineté de la République Démocratique du Congo.

Il est prévu que le 17 mars 2025, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se réunissent pour adopter des sanctions contre le Rwanda, après que ces sanctions aient été retardées par le Luxembourg, qui a récemment pris ses distances avec le gouvernement de Kagame.

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